Château de Demptézieu

Château de Demptézieu

Établi sur une hauteur dominant Saint-Savin, le château de Demptézieu occupe le cœur de l'ancien bourg fortifié qui lui a donné son nom.

Au Xeme siècle, on connait la construction d'un petit château château fort en bois, ceinturé de fossés au sud du "poype". 

Ce château connaît un intérêt stratégique quand la région est cédée en 1029 par l'archevêque de Vienne au Comte Humbert de Maurienne, devenu Humbert 1er de Savoie, et se retrouve dans le comté de Savoie mais en zone frontalière avec le Dauphiné. 

En 1082, une charte mentionne pour la première fois le Seigneur Hugonis de Dentasiaco Castro (Hugues de Demptézieu), issu de la petite noblesse du Viennois. 

Entre 1268 et 1355, le château est le décor de guerres incessantes entre Savoyards et Dauphinois, entraînant des changements fréquents de suzeraineté, passant de la domination savoyarde à la coupe des Dauphinois et vice-versa.

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Milieu du XIIIéme siècle, la famille de Demptézieu disparait et le château passe à la famille Boscozel, Seigneur de Chatonnay, Vassal des Comtes de Savoie. C'est le début de la construction du château en pierre, à vocation défensive. De plan quadrangulaire, le château se compose d'un donjon circulaire relié à 3 tours d'angles par un mur d'enceinte surmonté d'un chemin de ronde crénelé. Son rôle essentiellement défensif est marqué par le nombre réduit d'ouvertures.

Au XIVeme siècle, un vaste logis est construit à l'intérieur de la cour du château. Il s'agit d'un bâtiment de 21m sur 7 qui s'installe dans l'angle sud-est des courtines. Le crénelage est surélevé par une série de 5 fenêtres de comble et le pont-levis à bascule est obturé. 

En 1314, le Comte Amédée V de Savoie remet le château au Dauphin Jean II. Le château redevient Dauphinois. 

En 1343, Guy de Vienne prête hommage au Dauphin Humbert. 

En 1349, Humbert II vend le Dauphiné à Philippe VI, Roi de France. Demptézieu devient français. 

En 1360, le château est donné à Eymard de Clermont.

En 1451, Le rôle défensif du château perd de son intérêt après l'édit qui abolit les guerres entre Seigneurs. En conséquence, les Seigneurs de Demptézieu souhaitent rendre le château plus confortable. Le XVeme siècle voit les transformations du château. Une aile d’habitation reliée par une tourelle polygonale richement décorée abritant un bel escalier à vis est construite. De nombreuses fenêtres à croisées ou à meneaux sont percées et deux cheminées sont construites. 

En 1470, Joachim de Velors devient propriétaire.

En 1484, Artus de Velors vend le château à Barrachin Alleman, Seigneur de Rochechinard, dont les descendants en garderont la propriété pendant deux siècles. L'un d'entre eux est connu, Soffrey Alleman, dit capitaine Mollard, compagnon d'armes du Chevalier Bayard.

En 1696, Pierre Alleman institue pour héritier, son neveu Pierre Alexandre de Vallin, Seigneur de Chateauvillain. Cette famille en restera propriétaire jusqu'à la révolution pendant laquelle il est en partie détruit. Il est vendu comme bien national et sert, pendant un temps de presbytère. 

En 1904, Il devient propriété communale

En 1954, Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Demptézieu au Moyen-Age : une cité puissante à l’abri de ses remparts.

Pour lutter contre les hordes « Barbares », dès la fin du 10e siècle, de nombreux châteaux se sont élevés. Ainsi, Demptézieu, de par sa position géographique et sa route en direction de la puissante Abbaye de Saint Chef, vit se construire un petit château médiéval en bois, sur motte castrale, entourée de fossés (certainement à l’emplacement de la poype : cimetière actuel).

Après avoir appartenu au royaume de BOURGOGNE, à l’Archevêque de VIENNE, Demptézieu fut cédé, en 1029, au Comte de Savoie. Dès lors, le château de Demptézieu, de par son intérêt stratégique à la frontière entre la Savoie et le Dauphiné, prit de l’ampleur avec la construction, de tours, d’enceintes et d’un donjon.

La cité de Demptézieu se développe durant deux siècles. Le mandement de Demptézieu devint dauphinois en 1314, puis français en 1349 avec le transport du Dauphiné à la France.

Un accord entre le Roi de France et le Comte de Savoie fixait en 1355 définitivement les frontières, bien loin de Demptézieu. Peu à peu, les enceintes et les tours ne furent plus entretenues. Seuls le corps principal du château et ses terres conserveront un intérêt aux yeux des seigneurs et châtelains de Demptézieu.

A la découverte des enceintes oubliées de Demptézieu :

L’approche du château était défendue par près d’une quinzaine de tours échelonnées et reliées par un mur d’enceinte de 1,30 m d’épaisseur, sur un tour d’environ 800 m. Ces ouvrages, garnis de meurtrières et de créneaux, couronnaient les pentes abruptes de la Combe et du Châtelard, s’étendaient du côté de l’église en l’entourant, et de là, décrivaient un angle obtus (près de la poype : butte artificielle en terre), traversaient l’ancien champ de foires et allaient rejoindre le château. Deux portes d’entrée permettaient l’accès à l’intérieur des enceintes, une au Sud, et une au Nord ouest. Un pont-levis aurait également permis l’accès au château par l’Est.

Les enceintes comme l’essentiel des tours ont été détruites au cours des siècles (surtout au XVIIIe et XIXe siècles). Le temps et les hommes ont eu raison de ces murs, mais paradoxalement pas les guerres. Mais des éléments témoignent encore de l’existence et de l’importance de ces remparts.